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Affichage des articles du avril, 2018
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Longtemps j'ai cru parvenir un jour à l'âge où j'enlèverai la dernière peau. Et chemin faisant, chaque fois que je défaisais un noeud de plus, le linge tombait à terre pour découvrir d'autres oripeaux. A la peur d'avoir sans cesse à lutter contre la honte de montrer ce bout de moi s'ajoutait ce sentiment implacable de n'être pas encore arrivée à l'essentiel, au coeur. Cependant l'âge assagit ma combativité en me faisant comprendre la joie d'avoir toujours et encore un espace à découvrir, à partager. J'allais ainsi plus légère à chaque fois, plus dépouillée, plus heureuse. D'une quête effrénée vers l'absolu, le quotidien s'est mué en plaisir d'un chemin simple. Accepter simplement avec humilité l'infini voyage vers le rien et me trouver comblée du tout que j'y découvrais. C'est avec rare occasion mais chaque fois pleine de certitude que j'observais le même phénomène chez des êtres chers, ou chez des
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Trois navires et deux fantômes plus loin L'étrange avait pris place si bien Qu'il n'était plus question de voir le mal La déraison et l'ignorance étaient totales Lente dérive vers un ailleurs; pour sûr Que l'autre rive n'avait rien d'un coeur pur Nulle attente et personne à l'horizon Une trêve au goût diesel, un rêve de fiel C'est toi le fantôme Qui ne sent plus le sol foulé par tes pieds C'est toi l'atome L'univers tourne autour de toi, entier Pourtant décimées dans les déferlantes Les vagues successives amarante La gangue encore vibrante L'espoir amarré, combien d'âmes Plus vivantes que toi qui ne veut plus bouger. Deux cents ans déjà. Le Radeau de la Méduse.  Géricault, 1819
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Le bon comme le mauvais Qui se donne en pâture N'est-ce pas l'indicible secret Des vautours par ces temps qui durent Un peu trop à mon goût Aucun sens de la mesure Vouloir déferler jusqu'au bout En nappes étranges et en fêlures Retenir n'est plus de ce monde Le déversoir est sous la main Surgit souvent la bête immonde Pour afficher tous les chagrins L'inspir, plus aucun L'expir, sans cesse Boursouflé, jusqu'à l'exsangue Les mots mauvais sur la langue Bile fiévreuse qui m'envahit Je t'en conjure, va faire ton nid Dans un autre moi-même Dans un autre temps Ici ce n'est plus la peine J'ai déjà brûlé le vent. Philistines.   Basquiat
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                                                            Dès les premières heures englouties J'ai su Que la muse ne m'appartenait pas Bien que chaque fois entrevue J'aie pu Attirer ses lueurs sur moi Le feu ne reste pas sur qui semble de glace La lave coule sur les pentes enneigées J'ai trop versé de larmes acérées Pics à gravir pour qui veut inspirer Tu es libre et lors il n'y a rien à rajouter Il m'aurait fallu pire pour arrêter De penser D'espérer Il y a ce vide bien trop palpable Et tout l'espace que j'aimerais remplir La muse a choisi d'autres places Tant de beaux esprits à nourrir Va, cours, vole et reviens vite Les étourneaux pour rien s'agitent. Suzuki Harunobu
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Tu sauras avant moi Ce qui vaut la peine ou non J’ai mal vécu de petites infamies Tu relèves le col et tu souris Il y a un siècle on aurait dit Entre nous, pourtant juste La distance d’une vie Tu saisis tout à bras le corps Pendant que je passe mon temps A prendre plaisir à faire le mort J’endosse des costumes mal taillés Toi tu tournes autour des feux follets Léger, vaillant, tu exaspères Mes certitudes vermoulues Lunettes cerclées de fer Tu te fous de ce que j’ai vu Le monde est neuf à chaque instant Preste serment entre nous deux Celui de révéler à l’autre Un peu de l’essence qui vaut le jeu Allumer doucement les feux Tu laisses toujours la lumière Danser quelque part au chaud J’enterre tout par peur du sanglot Dans l’espace entre tes yeux mi-clos J’ai compris tout et vu le vide Tu m’accordes enfin le repos Qui me retrouvera apaisé, avide De courir encore même souffle court
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Où es-tu A quoi ressemble l'autre côté? L'ange dans les fleurs. Chagall
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Ces espaces Qui restent à combler A quoi bon lisser l’infini des possibles ? Turner. Norham Castle Sunrise 1845
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                                              Fragmentary girl                               To Sylvia P.             Better leave this dream here Before it turns to be a nightmare The passion you feel When you read the words Will never reflect on Your face to the world Yet you've forgotten Your daily needs of communication Do they only know The trouble you're getting in Their noise is just too loud To let you breath A circle of people The smell of humanity it used to be And you can't wear out this lonely face all you want to be is anyone else you're lost among the pieces of your memory the only word that defines you is FRAGMENTARY Under the glass bell Living on your mind - a whole world Where emptiness reigns Some ideas dictated by the doubt But no one will ever care about The pressure is high and outside They're free, they'll never share Your own reality Sleeping eyes, what's wrong wit
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IV                                  07.01.2018 Je te regarde je te décrypte je te dévore On est quitte Des essaims bourdonnants qui m’assaillent Une seule parole qui vaille La peine que je répète en boucle, à l’heure, Sans me presser Une seule note que j’aime Que tu sais composer, souvent, à demi, en douce, endormie, Vaillante et fière, j’espère souvent qu’elle va venir ranimer L’envie d’allonger paroles et regards qui s’entortillent Tu m’arrimes à la cheville de ta pensée Tu es la seule qui parviennes à me faire aimer L’orée des mots Ce poème fait partie d'un de mes recueils lauréat du Concours de poésie Les Dénicheurs de la Maison de la Poésie d’Avignon en 2018 La valse    Camille CLAUDEL